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SAINT CHRISTOPHE  - OHEY____ 
Confrérie saint Christophe   
Origine du saint    
La légende de saint Christophe       
La foire commerciale d'Ohey      
Le tableau disparu




Confrérie saint Christophe  d'Ohey



… C'est le dimanche neuf octobre mille neuf cent vingt-sept en l'église paroissiale  de Ohey qu'eût lieu l'installation et la bénédiction d'une statue de saint Christophe, patron des motoristes, en présence de monsieur le chanoine Cartiaux, révérent chanoine d'Andenne. Le même jour, est institué dans l'église d'Ohey une confrérie de saint Christophe en vue de grouper et d'assurer la protection des motoristes du Condroz, de la famenne et de l'Entre Sambre et Meuse. Au salut chanté à quinze heures, c'est une foule immense qui est rassemblée dans l'église. Après les chants de la chorale de Sorée et le sermon de l'abbé Bidlot, c'est le chanoine Cartiaux qui procéda à la bénédiction de la statue de saint Christophe. Un imposant cortège composé du dais de saint Christophe et du clergé, procéda à la bénédictions de plus de deux cents voitures et motos devant l'église. Chaque année, le dernier dimanche de juillet vit le défilé des motoristes du Namurois, du Condroz et de la Famenne…
     Le premier janvier mille neuf cent ving-huit, Les membres fondateurs reçoivent de Monseigneur Heylen, Evêque de Namur, la charte officielle instituant la confrérie saint Christophe à Ohey. Celle-ci vise la protection et la sauvegarde des automobilistes, des motocyclistes et vélocipèdistes du sud de la Belgique. Chaque année, la fête du Saint Patron sera célèbrée solennellement le dernier dimanche de juillet et l'on procèdera à la bénédiction des machines et de leurs conducteurs.Chaque mois, une messe basse sera dite pour tous les membres participant pour qu'ils soient préservés des dangers de la route. Les cotisations annuelles des membres de la confrérie sont de vingt francs pour les autos, dix francs pour les motos et cinq francs pour les vélos.


        



Origine

    Saint Christophe fut un des premiers martyrs de l’ère chrétienne. Des contes fondés sur sa vie virent le jour très tôt dés la naissance de la littérature de l'église catholique. Le Christophe connu en occident, s’apparente au saint protecteur des voyageurs, géant aimable transportant Jésus sur ses épaules pour lui faire traverser la rivière. Les plus vielles légendes relatant la vie de saint Christophe remontent au Ve siècle. Les descriptions et représentations physiques du saint homme ne sont pas toujours à son avantage.

    Pour Félix Racine ( prix de l’Acfas 2003 – L’histoire d’un saint à tête de chien.) http://www.acfas.ca/concours/eureka03/chien.html , les icônes médiévales représentant saint Christophe avec une tête de chien, sont nombreuses en Grèce. Remonter aux origines de la légende de saint Christophe, c'est découvrir l'imaginaire des Romains. Pour les géographes romains et pour les Grecs avant eux, les confins du monde étaient peuplés de races fabuleuses: des géants, des hermaphrodites, des hommes sans tête et quantité d'autres dont: les Cynocéphales (du grec kunokephalos : « tête de chien »), une race de primitifs à tête de chien qui aboyaient plus qu'ils ne parlaient.

    Les Romains avaient besoin de personnages de légende diabolisés mais qu’ils avaient néanmoins civilisés. Ils purent ensuite servir de modèles de saints civilisés lorsque au Ve siècle les Francs, les Goths et autres peuples germaniques vinrent s'établir dans les provinces occidentales de l'Empire. Pour un saint, il ne pouvait avoir de pire passé. Né dans une tribu de Cynocéphales cannibales, il portait le nom peu rassurant de Reprebos – le Mauvais. Ses yeux qui brillaient comme des flammes et ses défenses de sanglier terrifiaient les hommes. Néanmoins capturé par des Romains, il fut conscrit dans leur armée où il devint chrétien et reçut le nom de Christophe (du grec christophoros : « le porteur de Christ », un surnom fréquent des saints grecs). Selon la tradition, il vécut au IIIe siècle et mourut héroïquement en défendant la population chrétienne de Rome persécutée par l'empereur Décius (249-250).

    Christophe le Cynocéphale n'a probablement jamais existé. Les « barbares » qui s'établirent dans l'Empire au Ve siècle furent souvent recrutés pour servir dans l'armée comme soldats ou comme officiers. Ces derniers gravirent les échelons de la hiérarchie, et plusieurs frayèrent dans la haute société, adoptant les coutumes romaines et oubliant jusqu'à leur langue maternelle. Christophe est un symbole de tout cela. Pour les Romains, il n'était pas difficile d'accepter qu'un monstre ait pu servir dans l'armée et devenir un bon chrétien, alors qu'ils voyaient autour d'eux des Germains, à leurs yeux primitifs et mal dégrossis, faire de même.

    La légende de saint Christophe fut rapidement connue de tout l'Empire romain. Il faut dire qu’il avait tout pour devenir un héros. Né étranger, il eut le bon goût non seulement de devenir un soldat romain mais surtout de se faire chrétien. Christophe le Cynocéphale perdit toute signification. A quoi bon un barbare modèle s’il n’y avait plus de barbares? Plus tard, les clercs du moyen-âge crurent que cette tête de chien était une grossière erreur de copiste. Ils imaginèrent plutôt un bon géant – tout de même un monstre – qui devint le Christophe des catholiques, le saint patron des voyageurs transportant le Christ sur son dos.

    Mort vers 250, il fut baptisé par saint Babylas, évêque d’Antioche. L’Eglise Grecque célèbre sa fête le 9 mai ; l’Eglise latine, le 25 juillet


La légende de saint Christophe et le texte de YF 1606 (G.A. Runnalls)

    La première légende raconte comment Christophe fut mis a mort vers 250 par l'empereur Decius de Lycie. L'aspect le plus notable de cette première version est le nombre de tortures effrayantes dont Christophe fut la victime: il fut fouetté à coups de verge de fer, brûlé vif mais délivré par Dieu, percé de flèches et finalement décapité. D'autres épisodes, ajoutés ensuite à cette première légende, portent sur la description physique du saint et sur les détails de son martyre. Christophe aurait été d'une taille énorme, et d'apparence hideuse et épouvantable, surtout à cause de sa tête qui ressemblait a celle d'un chien. (la légende dite 'cynocéphalique') Avant d'être mis a mort, le saint aurait été tenté par deux prostituées, Nicée et Aquiline, qu'il aurait ensuite converties. Selon cette légende, Christophe fut emprisonné par l'empereur, et torturé comme dans la première version, à cette exception près, que lorsque les archers lâchèrent leurs flèches, Christophe ne fut pas blessé. Ce furent les archers même qui furent tués par leurs propres flèches; de plus, l'empereur lui-même fut blessé à l’œil. Decius, suivant les instructions de Christophe, le décapita et se lava l’œil du sang du martyr. L'empereur fut guéri et devint tout de suite chrétien.

    Cette première tradition se trouve représentée dans de nombreux manuscrits grecs, latins et français du Moyen Age (voir I, nos 1764- 780; et XIX) et, quoique sa popularité fût dépassée à partir du douzième siècle par celle de la deuxième tradition, elle continua jusqu'au seizième siècle.

    Le deuxième groupe de légendes reflète une tradition plus tardive et en partie différente. C'est la Legenda Aurea de Jacques de Voragine qui en présente le premier exemple écrit en latin, traduit en français par Jean de Vignay.

    Selon la Légende Dorée, le héros est un géant païen, d'origine cananéenne, nommé Reprobus (Reprobe ou Rebrèbe en français) avant son baptême. Il veut servir le plus grand prince du monde. Il quitte le service du roi des Canaans, lorsque celui-ci refuse de lui expliquer pourquoi il fait le signe de la croix chaque fois que son jongleur nomme le Diable. Reprobus en conclut que Satan est plus puissant que le roi, et s'en va à sa recherche. Il rencontre une troupe de soldats, dont le chef se déclare être le Diable, et Reprobus se met à son service. Mais, encore une fois, il est vite déçu. Un jour, le Diable lui demande de faire un grand détour afin d’éviter une croix dressée à un carrefour. Reprobus interroge le Diable sur ce comportement inattendu, et enfin, après un premier refus celui-ci lui raconte la vie du Christ. Sur ce, Reprobus se met à chercher Jésus. Il rencontre un ermite, qui lui conseille d'abord de prier et de jeûner, mais puisque Reprobus, qui n'est pas encore chrétien, ne comprend rien à ces coutumes, l'ermite lui promet qu'il verra le Christ, s'il s'installe près de la rivière pour aider les voyageurs et les pèlerins à traverser. Reprobus accomplit avec succès son travail charitable jusqu'au jour où il entend la voix mystérieuse d'un enfant. A deux reprises il entend la voix, sans pourtant trouver l'enfant. La troisième fois, il voit un enfant, qui lui demande de traverser. Il monte sur les épaules du géant qui commence la traversée. Mais à mesure qu'ils s'approchent de l'autre rive, le poids du passager devient de plus en plus lourd. Enfin, Reprobus après de grands efforts, gagne la terre ferme; à bout de forces, il demande à l'enfant qui il est. L'enfant répond qu'il est Dieu, et que Reprobus a porté le poids de tout le monde. Dieu prouve son identité au moyen d'un miracle: il fait fleurir le bâton dont Reprobus se servait en transportant les voyageurs. (C'est probablement ici que Reprobus est baptisé et renommé Christophe, c'est a dire, "porteur du Christ". Le lendemain, Christophe se dirige vers Samos en Lycie, cherchant à répandre le message chrétien. Il apprend miraculeusement la langue du pays, et convertit des milliers de païens. Le bruit de son succès arrive au roi Dagnus, qui décide de l'emprisonner. Deux armées de chevaliers sont chargées de l'arrêter, mais ils sont tellement impressionnés par son physique et par ses sermons, qu'ils se convertissent. Finalement Christophe se rend volontairement à Dagnus. Les détails de la passion et du martyre du saint sont les mêmes que dans la première version de la légende.

    Cette deuxième légende, plus belle et plus complexe que la première connut un grand succès au Moyen Age, et malgré la large part de fiction qui s'y trouve – il est permis d’attribuer l'origine de certains épisodes à une fausse étymologie du nom de Christophorus  réussit bientôt à évincer la première légende plus simple. L'iconographie (voir XXV) et les nombreux manuscrits ( voir XIX) en sont des témoins probants. On voit, d'après ces résumés rapides, que l'épisode des supplices et de la mort de Christophe est commun aux deux traditions, qui ne s'opposent qu'en ce qui concerne la première partie de la vie du saint. Dans la version plus ancienne, le héros, déjà chrétien et nommé Christophe est d'une taille énorme et parfois d'apparence cynocéphalique. C'est l'empereur Decius qui le met à mort. Dans la deuxième version, le futur saint, qui ne s'appelle Christophe qu'après avoir été converti au christianisme, cherche à servir le prince le plus puissant du monde, il finit par rencontrer Dieu, sous la forme d'un enfant qu'il transporte à (XVII) travers la rivière. Il est mis à mort par l'empereur Dagnus.

    Le Mystère de saint Christofle appartient sans aucun doute à la deuxième tradition, et suit le conte de Jean de Vignay non seulement dans ses grandes lignes, mais aussi dans quelques détails. Pourtant, il y a suffisamment de divergences entre notre mystère et le conte de la Légende Dorée pour nous empêcher d'affirmer que notre dramaturge ait employé Jean de Vignay comme source. Par exemple, certains éléments de la légende traditionnelle sont modifiés: le roi est effrayé par une tempête (dans la Légende Dorée, c'est un jongleur qui l'effraye, en répétant le nom du diable); le texte de Yf 1606 ne fait aucune allusion aux scènes de la Légende Dorée où le roi, et ensuite le diable, refusent de révéler à Rebrèbe le nom de la personne dont ils ont peur; l'ermite recommande à Rebrèbe de prier et de se faire baptiser (dans la Légende Dorée, I'ermite lui recommande de prier et de jeûner, mais Rebrèbe s'y refuse); la voix du Christ se fait entendre une seule fois (trois fois dans la Légende Dorée); et on peut relever d'autres changements et différences. Il est évident qu'il faut chercher ailleurs la source du Mystère de saint Christofle.

    Le texte qui précède a été édité par G. A. Runnalls dans la collection des Exeter French Text Studies, en 1973.

Pour en savoir plus :  http://www.sites.univ-rennes2.fr/celam/cetm/christof/Chri_int.htm
                              

  


Foire Saint-Christophe d'Ohey



Ce n’est qu’après la seconde guerre, probablement en 1946 que le comité saint Christophe décide de créer une fancy-faire à l'occasion de la Saint-Christophe.Celle-ci prit naissance ....














                                  

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