Le hameau de Ponthoz

Chemin menant de Atrin à Ponthoz

  
Château de Ponthoz - 2003

Très peu d'écrits peuvent donner des renseignements satisfaisant sur le site de Pontho, partie intégrante de la Seigneurie d'Ochain. Celle-ci relevait de la cour féodale de Montaigu. Chaque Seigneurie de Clavier possédait sa cour de justice. La cure de Clavier englobait Atrin, Petit-Bois, Ponthoz, Ochain et Vervoz.

De nombreuses découvertes archéologiques attestent d'une occupation dès l'époque préhistorique. La présence d'une villa romaine et de thermes publics, montrent que la région était sous l'occupation romaine, le centre d'un marché important et très prospère du Ier au IVème Siècle. Rappelons l'importance de la voie romaine, reliant Tongre et Arlon. La circulation des personnes y est donc importante, et l'on peut prétendre que chaque entité, chaque hameau ou lopin de terre, se voit attribué très tôt dans l'histoire une dénomination plus ou moins définitive. La première mention de Clavier date de 1067 ; celle de Pontes pour Ponthoz de 1178. Chaque famille portant le patronyme (de) Pontho doit probablement l'avoir emprunté à ce hameau. S'il est vrai que le château actuel de Ponthoz, anciennement propriété des van der Straten-Ponthoz, est un ancien château-ferme du XVIIème siècle, celui-ci faisait partie antérieurement d'un ensemble à caractère purement défensif. En effet, dans plusieurs document du début du XVIème siècle, il est souvent fait allusion aux biens et cherwaiges appartenant à la thour de Ponto, aux delle Thour de Ponto ainsi qu'à la forteresse de Ponto - S'il ne reste aujourd'hui que le château, la chapelle, la ferme et une fermette abandonnée, force est de constater, que jusqu'à l'aube du XVIIIème siècle, cet endroit dénommé " la ville de Pontho " est peuplé d'une manière significative. Une partie non négligeable des résidents en la "ville de Pontho" occupent des postes à notoriété publique, sont des propriétaires importants, ou font partie de la bourgeoisie et de l'aristocratie. La famille de Pontho elle-même, occupe une place très importante dans ce hameau. Certains d'entre eux sont titrés " Hommes de fief " et semblent implantés à Pontho depuis le milieu du XVème siècle. Ganthinet de Pontho, serait né vers 1470: il est titré homme de fief, important propriétaire, échevin à la cour de justice d'Ochain.


- Vue du château et de la chapelle vers 1900 et de la ferme rasée en 1923

Histoire des grandes familles

Une " NOTICE HISTORIQUE et GENEALOGIQUE de la maison de STRATEN par Charles Piot Edition - Bruylant - Christophe & cie -1877 – à été écrite au XIXe siècle. La chronologie des différents détenteurs de Ponthoz ainsi que les gravures présentées sur cette page sont extraits de cet ouvrage en majeure partie.

La terre de Ponthoz, et celle d'Ochain, appartenait, en 1280, à Gérard, seigneur d'Ochain, marié à Agnès de Dammartin, quatrième fille de Raes de Warfusée. De ce mariage naissent:

1e Wauthier: seigneur d'Ochain, marié à Anne de Rosoy, qui céda à son frère cadet, la forteresse et la terre de Ponthoz, dont il conserva cependant les droits seigneuriaux.

2e Jean d'Ochain, chef de la branche de Xhos, seigneur de Jemeppe, époux de Heluide de Haneffe.

3e Gerard, dont les trois enfants:

- Walter doyen rural du concile de Rochefort en 1348;

- Gilles d'Ochain, haut voué de Xhos, seigneur de Ponthoz et de Verlaine, vendit Ponthoz, en 1452, à Gauthier de Corswarem. Mahéal de Reifferscheid-Salm, veuve de Jean de Hornes, seigneur de Perwez et d'Ochain, confirma cette vente le 29 août 1452.

- Clémence, religieuse à Saint Victor lez Huy.

4e Rennewis, épouse de Jacques Chabot

5e Agnès, épouse de Gilles delle Cange

6e N. épouse de Jean de Sohet.

  
La chapelle avec son retable vers 1880                                    Vue de la chapelle en 2003

Gauthier de Corswarem chanoine et archidiacre d'Ardenne, grand chancelier du prince-évêque de Liège Louis de Bourbon, restaura le château de Ponthoz et la chapelle qui en dépendait vers 1460. Personnage important déjà sous le prince-évêque Jean de Heinsberg qu'il accompagna à Venise pour s'embarquer pour Jérusalem, mais qu'ils ne purent atteindre, bloqués par les vaisseaux du sultan de Tunisie.

A l'origine, c'est une église romane assez importante, vu les vestiges de base et les chapiteaux de taille soignée. Selon la tradition locale, elle fut fondée sur les lieux où fit halte le cortège de la translation des restes de saint Hubert en 825. Les pélerins qui chaque année réunis à l'église sainte Croix de Liège partaient en procession pour aller vénérer le saint à l'abbaye de St. Hubert passaient par l'église de Ponthoz pour y faire halte. C'était la route la plus directe et la plus ancienne de Liège à St. Hubert. Les relais de poste conservés jusque 1834 en témoignent. Ce monument de style ogival tertiaire est richement décoré. Entre les arceaux des voûtes figurent des peintures représentant des scènes du Nouveau Testament. (Voir à ce sujet la notice " Les peintures murales de la chapelle du château de Ponthoz " par Jules Helbig - Revue de l'art chrétien tome III, Ire livraison, janvier 1892). A la clef des voussures, on voit encore aujourd'hui les armoiries de Gautier de Corswarem, les mêmes que celles de la maison de Berlo, - d'or à deux fasces de gueules. Le retable de la chapelle est un spécimen remarquable en bois sculpté de l'art ogival du commencement de XVIe siècle. Les têtes du christ sont la reproduction fidèle de celles créées par Thierri Bouts, le chef célèbre de l'école de peinture à Louvain. Cette circonstance et le coloris des volets semblent indiquer que ce meuble provient de cette école. Toute la polychromie primitive et les volets sont bien conservés. Ce retable de la fin du dix-neuvième siècle, fut démonté et vendu en 1927. Réalisé à Anvers, y restauré en 1987, il retourna dans le musée australien, son propriétaire. L'ensemble exceptionnel de peintures du quinzième siècle couvrant les voûtes, sont attribuées au même auteur que celles de Bois. Plusieurs dalles funéraires de la famille van der Straten-Ponthoz, sont visibles dans la chapelle qui leur servait aussi de sépulture.

  
  
- Aperçu de la décoration des voûtes

Gauthier de Corswarem laissa le fief de Ponthoz à son neveu, Raes de Corswarem, qui eut de son mariage avec Isabeau de Ligne, d'autres disent avec Catherine de la Malaise;

Raes de Corswarem, seigneur de Niel, La Malaise et Ponthoz, marié en 1e à Marie de Brandebourg; en 2e à Marie de Mérode. (Archives de Ponthoz – Le Fort, t. 1er, p. 54; t. XII )

Celui-ci céda Ponthoz , le 11 mars 1539, à sa soeur, Anne de Corswarem, veuve de Jean de Crane, dit de Stockem, seigneur de Dalhem, et ses deux fils, Gauthier et Jacques de Crane.

Il vendirent Ponthoz , le 7 mai 1548, à leur parent Robert de la Marck d'Arenberg, seigneur de la Tour-Comblain, fils naturel d'Evrard de la Marck d'Arenberg, seigneur de Neufchâteau-sur-Amblève, et de Catherine d'Alsteren.

Robert d'Arenberg laissa trois filles de son mariage avec Catherine de Lardenois de Ville:

1e Jeanne de la Marck d'Arenberg, héritière de Ponthoz, épouse de Thierri de Hoensbroeck, seigneur de Fraineux, Nandrin, Plainevaux. Après la mort de sa femme, en 1579, Thierri de Hoensbroeck céda Ponthoz à son beau-frère: Charles-François d'Ochain, dit de Verlaine.

2e Philippine de la Marck d'Arenberg, héritière de la Tour-Comblain épouse de Alexandre de Manteville, ensuite de Remi de Rahier.

3e Dorothée de la Marck d'Arenberg, épousa, le 28 janvier 1565, Charles François d'Ochain de Verlaine, mort en 1613. Il acheta Ponthoz de son beau-frère le 3 avril 1580. Ils eurent deux fils:

1e Charles d'Ochain, dit de Verlaine, capitaine en 1596, colonel d'un régiment de cavalerie, mort à Waradin, le 15 janvier 1605, étant lieutenant du général Basta.

2e Robert de Verlaine, écuyer, hérita des fiefs et franchises de Ponthoz. Capitaine de cavalerie au service des archiducs Albert et Isabelle, il épousa, le 23 octobre 1601, Marie du Bois de Soheit et mourut le 12 juin 1615. Ils laissèrent de leur mariage:

1e Robert de Verlaine, écuyer, capitaine du régiment de Ferrare au service de l'Empereur, mort au camp de Mantoue le 15 septembre 1630

2e Henri de Verlaine, écuyer, seigneur de Ponthoz, qu'il releva du roi de France, le 21 octobre 1681, à la chambre royale de Metz. Mort sans postérité en 1704, il laissa, par testament du 4 mai, le fief et château de Ponthoz à Oger-Jean van der Straten, seigneur de Frenois et de Waillet. Henri de Verlaine repose à Clavier, dans l'ancienne chapelle de Ponthoz qu'il fit reconstruire dans l'église de Clavier, pour servir de sépulture à sa famille. L'acte constitutif de cette fondation, du 3 mai 1691, fut ratifié, le 23 décembre 1696, par Jacques-Clément de Bavière, prince-évêque de Liège.

Charles-Fortuné van der Straten et Marie de Crisgnée eurent de leur mariage sept enfants dont:

Oger-Jean van der Straten, chevalier, né au château de Waillet, le 16 novembre 1661, seigneur de Waillet, de Frenois, de Ponthoz, de la Tour-Comblain et de la mairie de Fairon, pair comté de Rochefort, il épousa

1e Marie-Barbe d'Ophem, fille de Philippe d'Ophem et de Marguerite Dirix

2e par contrat de mariage, du 20 mars 1699, Marie-Lambertine de Marchin, dame héritière de Verlée, fille de Philippe de Marchin, chevalier seigneur de Verlée, de Sainte-Croix et de Havrenne, souverain officier de la ville et ban de Marche pour le roi Philippe IV, et de Marguerite de Scouville, fille de Gilles de Scouville, auditeur général des armées du duc Charles de Lorraine, et de Hélène de Colman

Il succéda à son père et à sa mère par testament et codicille du 1er juillet 1701, et hérita de son oncle Jean-Baptiste van der Straten, les biens Thildonck, de Herent, de Winxele, situés en Brabant, et par testament de Henri d'Ochain de Verlaine, passé le 4 mai 1704, le fief et château de Ponthoz.

Aux mains des comtes van der Straten-Ponthoz jusqu'en 1988, le château à été agrandi à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle. Les anciennes écuries du château datées de 1896, ont été transformées en ferme en 1929, en remplacement de l'ancienne ferme rasée en 1923. Le bien fut vendu à M. Buyten de Wilrijk.

  
                                                                                                           Anciennes écuries du château de 1896


Ancienne ferme à l'intérieur du domaine