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LES CARNAVALS__________________________ |
En Belgique, les jours gras, les trois jours qui précèdent le commencement du carême sont les vrais jours du carnaval. Le nom de « Carnaval » qui en plusieurs pays désigne la période des divertissements qui précède le carême, à partir de l'Épiphanie ou même du jour de saint Étienne, tirerait son origine, des mots latins : « Carni vale dicere,» dire adieu à la chair. Mais certains auteurs allemands l'expliquent par « carrus navalis, » char naval, découlant d’une coutume assez répandue au moyen-âge, de promener, durant le carnaval, un navire placé sur des roues. Souvenir des anciennes processions païennes en l'honneur d'une déesse, qui avait, à l'égal de l'Isis égyptienne, un vaisseau pour symbole. On trouve la trace d’un tel navire monté sur roue qui arriva en 1133 par Aix-la-Chapelle à Maestricht. Là, on le perfectionna en y ajoutant un mât et des voiles, pour se diriger versTongres et Looz. Ce bateau était toujours traîné par les tisserands des différentes villes, fonction des prêtres de l'Isis égyptienne. Les navires qui figurent encore aujourd'hui dans les cavalcades de plusieurs villes belges, seraient le souvenir de l'ancien culte d’une déesse païenne, très-honorée dans nos contrées. On trouve la déesse Naï-ha-lennia, habitant les forêts, régnant sur les eaux, maîtresse des lois, patronne de la terre, divinité des bergers et des laboureurs, protectrice des chasseurs (Ardoï-na), étoile des navigateurs, la déesse Naï ou Nas, aux différents noms, suivant les lieux, suivant les peuples et les circonstances. Telle Surona (Sur-Naï) ou Epona (Epo-Naï). Certains attributs de ces déesses étaient communs chez les Celtes et chez les Germains. Il existe aussi une ancienne expression : « karn varn » conduire les chars, employée chez les Germains païens pour désigner les cortèges des idoles qu'on organisait vers le commencement du printemps. L'usage des réjouissances du carnaval remonterait donc dans la haute antiquité. Durant les jours de carnaval, les auberges et les tavernes des rues les plus fréquentées étaient occupées en permanence, et le bon vin et autres boissons y étaient servis en abondance. En certains lieus, déjà au XVe siècle, la nécessité de réglementer les désordres occasionnés par les mascarades du carnaval en défendant, sous peine d'amende, de se masquer et de se déguiser dans les cortèges. Les joutes à la lance, très prisées et organisées sur les grands-places, lors des grandes fêtes restèrent d’actualité. C’était l’occasion pour les princes, leur famille, la noblesse et la bourgeoisie d’admirer les jeux et assister aux banquets organisés en leur honneur. Chaque grande ville avait des coutumes régionales particulières. A Namur le carnaval donnait lieu au célèbre « combat des échasses » orgueil de la jeunesse namuroise, et mentionné dès les premières années du XVe siècle. ( Voir Condroz.net : traditions « les échassiers ») En d’autres villes, il était d'usage de promener à l'époque du carnaval la famille des géants. Ces géants, qui jouent un si grand rôle dans les divertissements des villes belges, appartiennent à des temps très-reculés. On en trouve dans presque toutes les villes et villages du Brabant et des Flandres. Les géants sont devenus les personnages favoris du peuple, malgré le grotesque de leur physionomie et enthousiasme toujours la curiosité. Sous des formes diverses les carnavals provoquent toujours la même liesse depuis des millénaires et ne semble pas pouvoir disparaîtrent. Bibliographie :Baron de Reinsberg-Duringsfeld : traditions et légendes de la Belgique. |