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LE DIABLE de CRUPET______________________ |
Le mystère des grottes de Crupet
Blotti
silencieusement au creux d’une vallée typiquement condruze,
Crupet, dissimulé
dans une nature verdoyante et luxuriante, semble indifférent
au temps qui passe et aux ravages de la modernité. Sa
personnalité profonde
invite au respect et à la méditation.
Plus de trente
tonnes de ciment et trois cent tonnes de
roches furent les ingrédients nécessaires à la
réalisation de ce grand œuvre.
Au delà de l’imposant travail réalisé, on pressent
une subtile alchimie des
sens dans la vision du concepteur. Par la communauté de Crupet,
quelques
raisons historiques qui seraient à l’origine de cette
construction nous sont relatées.
Les ouvriers carriers de la région, s’ouvrant à la
pensée socialiste auraient
inquiété l’abbé Joseph Gérard. Pour leur
éviter de s’éloigner de la pensée
divine, il conçu ce travail titanesque qui allait les distraire,
pendant une petite décennie,
des tentations
anarchiques leur jours de repos. Il pouvait même compter sur la
divine
bouteille de « goutte » qui,
généreuse, ne manquait pas de tenir les
troupes en conditions. Financièrement, c’est une dame de la
noblesse, atteinte
d’un cancer et guérie par les soins de l’abbé, qui aurait
offert une somme de
vingt mille francs pour construire une grotte en hommage à
Saint-Antoine, son
protecteur.
Un siècle plus tard, les motivations profondes de l’abbé Renard se sont estompées laissant le monument à l’admiration des touristes et des pèlerins. La démesure entre le besoin de symbolique matériel et la mise en scène de la grotte de l’abbé Gérard interpelle fortement. Rares sont les curés, même fervent admirateur et disciple d’un saint patron, ayant entreprit pareil monument. Déjà dans un précédent ministère à Roly en 1877, il avait conçu une réplique de Lourdes sur l’emplacement d’un ancien tumulus, œuvre du diable et qu’il fit rasé. L’œuvre de Crupet, depuis sa conception jusqu’à sa réalisation, le choix des scènes et la réalisations des statues en France à Vaucouleurs (France, Meuse), prouve une mure réflexion et une solide motivation pour mener à bien son projet. Les lectures du curé, notamment sur la vie des saints l’on probablement impressionné et fasciné. Des sujets plus ésotériques, peut-être inspirés par des personnages comme Origène, saint Augustin, ( Antoine fut le diciple des chanoines réguliers de St. Augustin au monastère St.Vincent de Fora à Lisbonne à l'âge de quinze ans), saint Grégoire de Nysse ou le curé d’Ars ont peut-être forgé sa vision divine de la tentation. Il fallu qu’il fut subjugué par des éléments bien particuliers, pour éprouver le besoin de baigner dans une atmosphère intense de scènes mystiques. A l’image de ses visions, son diable n’a pas les couleurs de l’enfer, il n’est pas si diabolique et la croix tracée par l’enfant de cœur, ne figurant pas dans les scènes de saint Antoine de Padoue, reste énigmatique. Le diable est à l’arrière de la grotte, dans le jardin des morts, là ou repose l’abbé Gérard. La croix semble lui montrer la limite de son champs d’investigation et lui interdire de passer de l’autre côté, baigné par les scènes allégoriques et mystiques. L'abbé Gérard est décédé à l'age de 92 ans. Quatre
scènes sont représentées : -
Saint-Antoine
et le miracle de la mule -
la
prêche aux poissons -
Saint-Antoine résistant
à la tentation (tentation représentée -
Saint-Antoine
sur son lit de mort lors de l'apparition de son Les autres statues représentent Saint-Antoine et l'enfant, des Archanges, un mendiant, et l'abbé Gérard priant devant sa grotte. Pour
en savoir plus sur saint Antoine de Padoue : http://www.saintantoine.org/portale/santantonio/sa.asp
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